Vos films les plus... photographiques!

[TomPaname]

Me vient comme ça directement "le troisième homme" de Carol Reed. Non seulement un film incroyable mais travail photographique remarquable emprunt d'expressionnisme allemand.

[lucych]

Quel beau topique! 

 

Ordet, de Dreyer ('1955) est l'incontournable. A la fac, mon prof d’esthétique le citait toujours comme LE film qui a fait du cadrage et du plan américain tout une forme d'art. Il en va de même pour son film de 1928, La Passion de Jeanne d'Arc, l'un des premiers films à introduire le plan serré et qui donne élan à l'idée qui sera reprise notamment lors de la Nouvelle Vague selon laquelle "le visage est un paysage". 

 

Le cinéma en couleur peut aussi avour une esthétique qui frôle le sublime. Mention spéciale pour L'Esprit de la Ruche de Victor Erice (1973) et L'Arbre aux Sabots de Olmi (1978), qui sont des vrais portraits baroques animés.

 

Sinon, il y Akira Kurosawa, Ingmar Bergman, Aleksandr Sokurov et quelques autres qui ont fait de toutes leurs pellicules une ouvre d'art photographique. 

 

ETA : Enfin quelqu'un qui reconnaîr l'oeuvre d'art qui est Control!

Le 19/01/2015 à 22:38, Don Pilou a dit :

- "Control" d'Anton Corbijn, retraçant la vie de Ian Curtis au sein du groupe Joy Division. Anton Corbijn est avant tout connu comme photographe et réalisateur de clips musicaux. Le visuel de "Control" s'en ressent fortement par le choix du noir et blanc notamment, qui nous plonge dans le Manchester industriel des années 70.

 

 

Modifié 4 juillet 2019 par lucych

[Don Pilou]

Le 25/06/2019 à 16:06, lucych a dit :

Quel beau topique! 

 

Ordet, de Dreyer ('1955) est l'incontournable. A la fac, mon prof d’esthétique le citait toujours comme LE film qui a fait du cadrage et du plan américain tout une forme d'art. Il en va de même pour son film de 1928, La Passion de Jeanne d'Arc, l'un des premiers films à introduire le plan serré et qui donne élan à l'idée qui sera reprise notamment lors de la Nouvelle Vague selon laquelle "le visage est un paysage". 

 

Le cinéma en couleur peut aussi avour une esthétique qui frôle le sublime. Mention spéciale pour L'Esprit de la Ruche de Victor Erice (1973) et L'Arbre aux Sabots de Olmi (1978), qui sont des vrais portraits baroques animés.

 

Sinon, il y Akira Kurosawa, Ingmar Bergman, Aleksandr Sokurov et quelques autres qui ont fait de toutes leurs pellicules une ouvre d'art photographique. 

 

ETA : Enfin quelqu'un qui reconnaîr l'oeuvre d'art qui est Control!

 

 

 

La scène du bucher de La Passion de Jeanne d'Arc est vraiment marquante. Control est dans mon top 5 des meilleurs films, j'ai dû le voir 10 fois, et quand on aime le travail photographique de Corbijn avec les groupes de New Wave, c'est fascinant.

[Don Pilou]

Hier j'ai regardé "Ne vous retournez pas" de Nicolas Roeg, un film alternant entre drame, épouvante, policier et fantastique dans la veine du Giallo italien dont je suis un grand amateur. L'histoire se déroule majoritairement en hiver à Venise, donnant à la ville un aspect angoissant et inquiétant très loin de son image habituelle. La redondance de couleurs, formes et symboles tout au long du film témoignent d'un très grand travail sur la photographie.

 

[tonton]

Mais pourquoi ce super fil n'a t-il pas davantage de succès ? 😢

 

On pourrait citer ici l'intégralité des films de Jacques Tati, de Quentin Tarantino ou d'Emir Kusturica.

Mais aussi JP Jeunet, Terry Gilliam, Aki Kaurismäki

 

Dans leurs films, chaque plan est une photo réussie !

[tonton]

Mais mon préféré parmi ces réalisateurs de "films photographiques", c'est Wes Anderson.

Et mon film préféré est 'The Grand Budapest Hotel'

 

Laissons de côté le scénario impeccable, les dialogues ciselés, l'utilisation de la musique à bon escient, et la pléiade d'acteurs tous convaincants pour se concentrer sur l'image :

• Un traitement des couleurs un peu kitsch mais parfaitement adapté aux scènes.
• La narration qui se déroule dans les années 60 est tournée en format cinémascope alors que le flashback dans les années 1930 (la majeure partie du film) est au format 4/3
• La parfaite maitrise de la symétrie, d'un bout à l'autre du film, apporte une dimension très photo construite d'une multitude de scènes.

Modifié 1 octobre 2021 par tonton

[Don Pilou]

Il y a 9 heures, tonton a dit :

Mais pourquoi ce super fil n'a t-il pas davantage de succès ? 😢

 

La culture de l'image est moins attractives que la pratique de la photo de nos jours, où Instagram a normé une photographie immédiate mais souvent vide et se reposant sur de grosses ficelles faciles à s'approprier. Très peu de place à la subtilité et au temps d'appropriation. Idem pour le cinéma donc, où l'on a surtout tendance à se focaliser sur le scénario et le jeu d'acteur plutôt que sur l'image et la recherche des différents plans.

[Don Pilou]

Pour en revenir au sujet, le confinement a été l'occasion pour moi de rattraper mon retard ciné et série. J'ai notamment apprécié :

• Carpenter : genre... Absolument tout ! De Assaut à Prince des Ténèbres, le choix des couleurs et des plans fait toujours mouche, c'est du très grand art.
• La série La 4ème Dimension : énormément de jeux sur les perspectives, les éclairages, la mise en abîme, l'inclinaison. Cette série a certes un peu vieilli au niveau des thématique, mais l'inquiétude qui en ressort est toujours présente grâce aux différentes mises en scènes.
• Moon - Duncan Jones - 2010 : incroyable huit clos minimaliste dans l'espace, très contemplatif.
• Denis Villeneuve : là aussi, absolument tout. Quel que soit le genre, la photographie est incroyable.

[bye-bye]

Il y a 12 heures, tonton a dit :

Mais pourquoi ce super fil n'a t-il pas davantage de succès ?

 

Il y a 3 heures, Don Pilou a dit :

Idem pour le cinéma donc, où l'on a surtout tendance à se focaliser sur le scénario et le jeu d'acteur plutôt que sur l'image et la recherche des différents plans.

 

C'est vraiment dommage, je trouve ! Les portes d'entrée à la photographie et à la cinématographie, sont (en règle générale, je parle pas pour tous) très différentes. Il suffit avoir un œil attentif et avoir maîtrisé les réglages de l'appareil photo pour se nommer photographe, tandis que la formation cinématographique comprend (outre les aspects techniques) une vaste culture visuelle du cinéma et la psychologie du choix du médium etc etc.  Le choix du format du cadre, de la couleur dominante, de la composition, de la lumière etc va influencer la perception du spectateur ! C'est juste impressionnant d'avoir une telle maîtrise du spectateur, une sorte de manipulation ! 👽

Tout ce que, nous les photographes, on découvre à tâtons, eux ils apprennent en cours. Jalouse ! 😄

Modifié 1 octobre 2021 par niamh

[tonton]

@Don Pilou
Assaut : film à petit budget devenu culte 👍

[bye-bye]

Il y a 12 heures, tonton a dit :

La parfaite maitrise de la symétrie

 

C'est super interessant que Anderson/Yeoman ont une préférence pour les éléments carrés:

 

 

 

 

 

 

...alors que  Besson/Arbogast se sont lachés avec les cercles (5ème élément):

 

 

 

 

 

 

 

Modifié 1 octobre 2021 par niamh

[tonton]

Anderson, plus que le côté "carré" (ou plutôt 4/3 comme les TV de notre enfance) ce qui marque dans the grand Budapest hotel, c'est le nombre de plans symétriques.

 

Avec aussi parfois des plans ou le sujet principal est relégué complètement sur le bord gauche ou droit de l'image

[bye-bye]

Oui ça donne (à moi) un sentiment d'irréalité, presque comme une carte postale dessinée

[bye-bye]

 

Il y a 3 heures, tonton a dit :

Avec aussi parfois des plans ou le sujet principal est relégué complètement sur le bord gauche ou droit de l'image

Tu m'as fait penser à un de mes films préférés, In the mood for love de Wong Kar Wai (il a été déjà cité ici, of course). Kar Wai/ Doyle utilisent souvent la compo où le sujet principal est décalé du centre et peut être caché par quelque chose au premier plan. Il y a beaucoup de cadres fait à travers quelque chose, trop beau! Et les couleurs sont magnifiques!

 

 

 

 

 

 

 

Modifié 1 octobre 2021 par niamh

[Don Pilou]

Le 01/10/2021 à 01:11, tonton a dit :

Mais mon préféré parmi ces réalisateurs de "films photographiques", c'est Wes Anderson.

Et mon film préféré est 'The Grand Budapest Hotel'

 

Laissons de côté le scénario impeccable, les dialogues ciselés, l'utilisation de la musique à bon escient, et la pléiade d'acteurs tous convaincants pour se concentrer sur l'image :

• Un traitement des couleurs un peu kitsch mais parfaitement adapté aux scènes.
• La narration qui se déroule dans les années 60 est tournée en format cinémascope alors que le flashback dans les années 1930 (la majeure partie du film) est au format 4/3
• La parfaite maitrise de la symétrie, d'un bout à l'autre du film, apporte une dimension très photo construite d'une multitude de scènes.

Je l'ai regardé pour la première fois le week-end dernier, vraiment incroyable et tellement beau. 

[Don Pilou]

Les Révoltés de l'An 2000 , de Narciso Ibáñez Serrador. En VO : ¿Quién puede matar a un niño? , soit "qui peut tuer un enfant ?". Un film qui m'a vraiment marqué, depuis ses premières minutes enchainant les images d'archives de conflits et de guerres voyant mourir des enfants, jusqu'aux rires innocents d'enfants commettant des actes effroyables.

 

Un film dérangeant, qui joue sur le contraste entre l’innocence présumées que l'on porte aux enfants, notre impossibilité à leur prêter le moindre danger, et notre effarement quand le rapport de force change. Lorsque les enfants, par un accord incompréhensible, décident de se venger des adultes. Parce que ceux-ci les massacrent, les laissent mourir, malgré cette innocence, malgré l'incapacité des enfants à se défendre face aux génocides décidés par les adultes.

 

Au niveau photographique, les plans sont souvent très beaux : le vide d'un village aux murs immaculés, les plans au raz du sol ou en contre-plongée, les cadres dans le cadre, la lumière crue... Bref avis aux amateurs de découvertes ciné !

 

 

 

 

 

[Plouf]

Je suis allé voir La panthère des neiges, le film de Vincent Munier et Sylvain Tesson. Je conseille vivement, les images sont superbes. C'est pas seulement animalier ça vaut aussi le détour pour la masterclass de photo de montagne, y a des contre-jours brumeux incroyables.

 

Musique de Nick Cave pour ne rien gacher

 

 

[Don Pilou]

Vu récemment : Le Carnaval des âmes (1962), réalisé par Herk Harvey. Une histoire fantastique en noir et blanc, prémisse des films "Les Autres" ou "Sixième Sens". Une photographie incroyable, avec des plans larges audacieux, des jeux reflets, des cadres dans le cadre.

 

 

 

 

 

Visionnable sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=vNYg4YWkp0k&ab_channel=CultCinemaClassics

 

[Samuel]

Merci pour l'indication @Don Pilou.

 

Et pour avoir remonté ce post que je ne connaisais pas !

[Samuel]

Beaucoup d'attention dans les billets précédents de ce film pour Gran Budapest Hotel de Wes Anderson.

 

Son film sorti en 2023 et présenté à Cannes Asteroid City est aussi très réussi et remarquable pour la photo. 

Support travail des couleurs au ton pastel notamment. Film avec un humour décalé, on reconnaît le style de l'auteur du Gran Budapest Hotel.

 

 Un des personnages principaux est un curieux photographe. Avec à son col en permanence un mystérieux boitier "Swiss Mountain Camera". J'avais cru  durant la vision du film que c'était un modèle de Alpa, la très rare marque suisse d'appareils photos, l'article en lien parle plutôt d'un Contax modifié, mais apparemment un  modèle inventé dommage.

 

Un super film en tous cas.

[Dante101]

Pas mon préféré de Wes Anderson mais effectivement une photo très travaillée.